Le plus petit espace
2017
le point
démarre l’espace
monte
descend
soulève le mot
le porte ailleurs
allées et venues
d’autres mondes
en bas
Le plus petit espace, Montréal, Noroît, 2017.
Le titre Le plus petit espace définit exactement l’expérience proposée par Louise Warren, qui conduit son esthétique du peu à ses conséquences radicales : courts poèmes, vers brefs, images précises et concentrées. Sur le blanc de la page, le poème crée furtivement son espace. La reprise de ces apparitions et de ces effacements, de ces montées et de ces descentes, produit une sensation d’infini. Comme si un long poème se déroulait dans le blanc et que seuls ses accents les plus intenses transparaissaient. La composition minutieuse de ces instants inclut les nombreuses formes de cette réduction : le point, le trait, l’éclair, la lettre, le mot, la rature, le pas, le nid, la main, etc.
Présentation sur le site des Éditions du Noroît
Warren capte les signes comme ils apparaissent autour d’elle ou en elle sans dessein de leur imposer un sens; elle nous invite à recueillir leur présence. […] nous sommes dans le plus petit espace, là où rien ne fait écran, les deux mains dans la matière de la vie.
CORINNE LAROCHELLE, Les éditions du Noroît, Bulletin 2017.
MARIO CLOUTIER, « Pensées tressées », La Presse, 19 mars 2017. Vous pouvez le lire en cliquant ici.
Le plus petit espace, pour Louise Warren en quête de l’infime, revient, en quelque sorte, à veiller sur l’unité.
BÉATRICE LIBERT, Journal des poètes (Belgique), 2017.
Le plus petit espace crée l’instabilité, dénonce la parole trop développée, casse la probabilité des images, ouvre le monde jusqu’à son effacement. Un improbable crée une descente et une ascension. Et ce, au plus près de la vérité de l’être dans sa chair et sa pensée.
JEAN-PAUL GAVARD-PERRET, « Ténuité », lelitteraire.com, 8 février 2017. Pour lire le texte complet, cliquez ici.
On est devant une traduction de la face cachée de l’heure, des sens secrètement enfouis dans la fébrilité à laquelle il faut résister, et c’est à partir de cela que cette entreprise de dire s’éclaire. […] Ce très beau recueil écrit au fil de la douceur des heures, troublé par des angoisses qui tiennent du tellurique, du murmure dans les choses parlantes, du souffle du vent et de la pensée, atteint son but qui n’est rien d’autre que de confier sa propre fragilité à celle de l’indécidable de la matière.
HUGUES CORRIVEAU, « Poésie », Le Devoir, 4 février 2017.
Louise Warren trace « une itinérance à travers la fracture ou le minuscule, là où la page fait office de pays habité. Ce lieu n’en est pas moins irradiant entre l’effacement des choses et leur charge affective ».
HUGUES CORRIVEAU, « Poésie », Le Devoir, 14 janvier 2017