Écrire la lumière
1986
L’image instantanée : l’émerveillement.
Une à une les couleurs apparaissent, se superposent, ton sourire sur le rebord émaillé d’une tasse. Tu es heureux à cette heure de l’après-midi. Les coquelicots sont en fleur et la chatte de l’hôtel a accouché de cinq petits.
Écrire la lumière, Montréal, Triptyque, 1986.
Ce livre joue sur deux plans à la fois ou selon deux modes d’expression, puisqu’il donne à lire des images autant que des textes. L’ensemble compose une sorte de journal de bord gardant traces d’un voyage. Ajoutons qu’au tout les images sont aussi nécessaires que le texte.
L’écriture procède ici dans le temps à la manière des instantanés. Les fragments sont écrits au je par une femme qu’accompagne son amant dans un séjour quelque part à l’étranger, au cœur de l’été, au cœur surtout de l’amour et de sa lumière. […]
Sur les trois dernières photographies (à mon sens très réussies : on les retrouve d’ailleurs sur la couverture) l’ombre de la photographe semble une silhouette peinte il y a très longtemps sur la paroi de quelque grotte. Vraiment tout ça est beau.
La dernière phrase : « Cela n’a peut-être pas été : le passé, c’est de la fiction », tombe ainsi qu’un couperet de vérité.
DANIEL GUÉNETTE
Nos Livres
1987
Si en adoptant le cadrage de la photographie, l’écrit permet de saisir l’instant et le fragment et de réinventer le visuel – au fond il s’agit davantage de fixer l’inconcevable par le biais du visuel – c’est que pour Warren l’écriture est photographie, surtout dans ses trois premières œuvres. Inversement, dans Écrire la lumière, le seul iconotexte de Warren, la photo qui se développe est écriture.
LUCIE LEQUIN
Dalhousie French Studies
1995
Lucie Lequin. « Elle écrit la lumière : Louise Warren et l’écriture de l’œil », dans Dalhousie French Studies, volume thirty-one, summer 1995.