Le livre caché de Lisbonne
2018
Le livre caché de Lisbonne, essai, Montréal, Le Noroît, 2019.
Le livre caché de Lisbonne propose, à la suite d’une résidence d’écriture, dix-sept promenades dans une ville vécue comme un vaste atelier d’écriture, ponctuées par des citations d’écrivains, dont plusieurs portugais. Louise Warren, en prolongeant ses essais récents, y trouve une nouvelle formulation de son esthétique, une expérience intime, mais toujours ouverte à l’autre. Un regard très personnel se porte sur les azulejos, sur l’architecture, sur le Tage, sur les ruines, entre autres. Les images représentant des espaces fermés, des fenêtres closes ou envahies par la végétation permettent d’imaginer ce livre caché qui, peu à peu, au rythme de la lumière et de la chaleur, se révèle à la lecture, laisse son empreinte dans l’imaginaire.
J’écris sans plan, je voyage sans plan. Quand j’entre dans une ville, j’imagine qu’elle garde un livre caché.
EXTRAIT DU COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le livre caché de Lisbonne est tout d’abord un très bel objet : petit format carré et lisse, il a la belle densité ferme des petits pavés des rues de la ville qui habille sa couverture. Un bon nombre de magnifiques photographies en noir et blanc ponctuent régulièrement la lecture. Comme cette image de petits pavés irrégulièrement alignés, les photos construisent des effets géométriques, des symétries, des cadres, des perspectives fuyantes, mais révèlent aussi des détails – faille dans la pierre, rai de lumière, oiseau, signe de guingois – qui déséquilibrent légèrement ce qui sinon ne serait que monumental, éternel, infrangible. Le projet est simple et multiple à la fois : se mettre en quête de ce que la saudade essaie de saisir ; apprivoiser les rues, l’esprit du lieu par la marche, les lectures, l’écriture – « créer dans ce que laisse l’absence » –, découvrir les secrets de cette ville théâtrale, qui exhibe ses colonnes, balustrades et escaliers tout autant qu’elle recèle et dévoile subrepticement […]. Entre exploration et imaginaire, Le livre caché de Lisbonne est empreint d’une beauté sereine – celle qui se résigne à ce que sa quête lui échappe toujours au détour d’un coin de rue pavée.
ÉLISE LEPAGE, University of Toronto Quarterly, 2019.
Les allers et retours entre la ville et le carnet d’écriture lient encore davantage la poète à son sujet vivant : Lisbonne. C’est d’autant plus agréable, et l’on ne saurait trop recommander de glisser dans sa valise ce beau recueil où l’auteure a collecté des moments dont les voyageurs pourront partager la beauté et le parfum de liberté.
BÉATRICE LIBERT, Journal des poètes (Belgique) 2, 2020.
Louise Warren adopte une attitude de retrait méditatif devant les mystères de Lisbonne. Elle recueille les éclats du monde qu’elle traduit en fragments, dans un style simple et soigné. […] Louise Warren cherche à comprendre : loin de solliciter une grille d’analyse toute faite, elle recourt à divers modes d’interprétation pour arriver à saisir au plus près la singularité de la ville où elle réside et de l’expérience qu’elle vit. Car Lisbonne est abordée comme un lieu qui demande à être décrypté. […] l’essayiste multiplie les textes brefs sur Lisbonne dans le but d’en capter diverses perspectives. Un beau passage récuse l’idée d’inachèvement associée au fragment : il s’agit putôt d’une semence qui, bien qu’elle soit minuscule, recèle l’entièreté de la fleur. Rien de plus à trouver hors du fragment : il contient déjà tout. […] Chaque fragment est un temps d’arrêt sur un événement, un objet, une sensation.
DAVID DORAIS, « L’esprit du lieu », L’inconvénient, nº 78, automne 2019.