La poésie mémoire de l’art. Anthologie
2003
Ce projet repose sur la construction d’une vaste polyphonie. Chaque voix a été longuement écoutée afin de lui permettre de trouver sa juste tonalité au sein de l’ensemble. Si j’ai hésité longuement pour déterminer l’emplacement de certains poèmes qui auraient pu être lus sous une autre rubrique, je pense qu’actuellement les liens, les dialogues, les échos qu’ont tissés ces voix entre elles s’ordonnent et se superposent organiquement. Chaque poème devenu autonome dans la page contribue à la constitution de ce musée imaginaire.
LOUISE WARREN
« Écrire avec les mots des autres »
Extrait de l’avant-propos
La poésie mémoire de l’art, Trois-Rivières, Art Le Sabord, 2003.
Depuis ses débuts, la poésie québécoise entretient des liens privilégiés avec les arts visuels. Cet ouvrage propose une expérience riche et diversifiée de cette rencontre en citant plus de cinquante poètes, plus de quatre-vingts poèmes publiés entre 1878 et la fin du XXe siècle. Cette traversée des époques, des courants, des esthétiques et des écritures s’effectue de façon originale. Chaque poème s’associe à un mot clef et l’ordre alphabétique guide le parcours de ce musée imaginaire. Pour Louise Warren, ce travail de composition prolonge autant sa pratique de poète que ses questionnements d’essayiste. Cette anthologie se lit comme un recueil architecturé, une suite musicale, un discours sur l’art.
ANDRÉ LAMARRE
TEXTE DU QUATRIÈME DE COUVERTURE
Au-delà du plaisir de la lecture poétique et des parcours thématiques et historiques, c’est à une expérience et à une réflexion esthétiques que ce volume nous convie. Depuis ses débuts, l’œuvre de Louise Warren est marquée par le pictural et, de Comme deux femmes peintres à son dernier ouvrage, La pratique du bleu, ce mouvement s’est élargi, emportant la majorité des mots de la peinture présents ici, des personnages du modèle et de l’artiste aux genres picturaux et aux lieux de l’art. On en retrouvera plusieurs dans Bleu de Delft. Archives de solitude, essai composé de fragments titrés également présentés selon l’ordre alphabétique. L’atelier d’écriture s’est fortement nourri des poèmes de cette anthologie de la poésie québécoise, qui matérialise ainsi une interrogation de la démarche créatrice autour de laquelle la poète réunit ses pairs, autant pour dialoguer avec leurs voix que pour les laisser s’entrecroiser.
ANDRÉ LAMARRE
« Éloge de la diagonale »
Extrait de la préface